Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Alcool au soleil

23 mars 2007

Buck D. --- Episode 2

Les portes claquent sur un air de Tango. Buck D, cette brute épaisse s'avance vers le comptoir, ses éperons grincent, il lui faudra les graisser un peu, pense-t-il, car ce bruit semble stresser sa monture. Notre cow-boy sanguinaire s'accoude au comptoir, et reste immobile un long moment, fixant d'un oeil torve l'alignée de Jack Daniel's, tout en remuant sa langue pâteuse dans cette cavité édentée qui lui sert aujourd'hui encore de bouche. Soudain, une connexion semble s'établir entre ses deux neurones : dégainant de la main droite, il tape du poing gauche sur le zing du comptoir, pousse sur sa jambe droite pour se relever, se prend la gauche dans le tabouret, et s'étale de tout son long, en émettant des jurons atroces tels que "raclure de bidet", non sans bien sûr vider son barillet dans le tout venant. Lorsqu'il parvient péniblement à se remettre d'applomb sur les deux piliers de chair pourrie auxquels Buck semble trouver un usage de jambes, c'est pour constater que le saloon est vide, en dehors de quelques cadavres. La vue de ces corps inertes éclaboussés de sang a l'effet habituel sur son psychisme attrophié : il part d'un grand éclat de rire, qui se transforme en beuglement, puis crache une dent (il lui en reste encore trois après celle là), refrappe sur la table de son poing droit tout en rangeant son pistolet dans son étui, manque de tomber mais parvient à se retenir in extremis au bord du comptoir. Il se formule en interne une note personelle : jamais plus de deux choses en même temps, à trois je tombe. Car oui, Buck cache un brin de sagesse dans une jungle de démence, et il tire toujours des enseignements -approximatifs- de ses expériences. Le temps que cette pensée parcoure les chemins abandonnés de son esprit, Juanito, l'esclave sexuel mexicain du tenancier de ce saloon a eu le temps de s'enfiler une bouteille de whisky et de trouver dans le fond le courage suffisant pour venir servir notre affable D.

Ce dernier lui réclame calmement un tord boyaux, puis alors que le frêle Juanito s'en va le lui chercher sur ses jambes branlantes, Buck semble se raviser, le rappelle, flanque une énorme claque au malheureux garçon, et lui apporte la précision manquante : " V I T E " C'est alors que Juanito, complètement sonné par la claque, s'enhardit à lui expliquer que s'il n'avait pas été rappelé ça aurait été plus vite, ce à quoi Buck -qui est de bonne humeur et se sent prêt à discuter- rétorque : "et que fais tu du plaisir que j'ai pris à te frapper ? ça ne fait pas partie du service dans cette bourgade sauvage ?" Et puis finalement, comme il ne se sent pas de si bonne humeur que ça, il ressort son Colt et tire dans le petit doigt de pied de Juanito, avant de quitter le saloon dévasté à la recherche de tord boyaux plus accessible. Juanito mettra plus de 54 heures à se vider de son sang par le petit doigt de pied, et pendant tout ce temps il sera encore abusé à 18 reprises par le tenancier du saloon, qui ,lui, finira pendu haut et court après avoir été jugé coupable de ne pas avoir servi Buck D. assez rapidemment, et de l'avoir mis en rogne. Car effectivement, lorsque nous retrouvons Buck à la sortie du Saloon, il commence à être férocement contrarié.

Publicité
Publicité
23 mars 2007

Buck D. --- Episode 1

C'est un desperado qui se profile entre deux cactus, appelez-le buck et gardez un oeil sur ses colts encore fumants. Ce n'est pas une Edelweiss mais plutôt un bombardier, et quand sa silhouette s'allonge dans les rues la pression monte, dans les bars comme dans les verres. Les uns descendent leurs demis, d'autres abattent leurs cartes, mais les plus avisés rasent les murs, la main droite serrée sur la crosse de leurs six-coups. Les volets se ferment et derrière les trous du bois pourri on peut voir briller un oeil ici ou là, luisant d'anxiété, un regard fiévreux mais avide de sang. Car Buck est un torrent de sang, un cyclone de violence, un hymne à la torture. Il porte en bandoulière deux ceintures de munitions, et il ne faut y voir aucune coquetterie, seulement du sens pratique. Et ce n'est pas du sang de poulet qui s'écaille sur la lame son couteau cheyenne - dont on ne lui a pas fait cadeau. Aujourd'hui Buck entre dans Bibir City du pied gauche, un rictus haineux et plein de rage déforme son visage bestial et découvre sa machoire de fauve, laissant apparaître malgré-lui sa mauvaise humeur passagère. Les rues sont vides, en dehors d'une grand mère endormie bien paisiblement et surtout très imprudemment dans une chaise à bascule. Buck essuie de la main gauche le filet de bave enragée qui lui dégouline sur le menton et de la main droite dégaine son colt et vide le barillet dans la grand mère précédemment citée, qui passa de vie à trépas sans avoir le temps de dire ouf. Des genoux claquent à l'intérieur des maisons barricadées. Pourtant nul n'est besoin de trembler, il suffirait d'être observateur pour sauver sa peau. En effet, en examinant bien cette bête miteuse qui traîne ses éperons dans la poussière - en utilisant des jumelles si la distance en rend l'usage nécessaire - on peut remarquer un mégot au coin de la bouche de Buck. Et à la déformation de sa poche pectorale, on peut déduire que son paquet d'allumettes est vide : on peut donc légitimement supposer qu'il n'a plus de feu, et que toute sa mauvaise humeur vient de là. A l'évidence la grand mère ne fumait pas, et par conséquent n'avait ni feu, ni droit de vivre.

Laissez-moi vous présenter à présent le petit Pedro. Le petit Pedro n'est pas une marque d'alcool, c'est être vivant vaguement humanoïde à la démarche bancale. Il est l'esclave sexuel du tenancier du salon de coiffure - où nous avons peu de chances de croiser Buck D., c'est pourquoi nous ne nous attarderons pas sur les difficultés financières liées à la gestion d'un salon de coiffure - et, accessoirement, Pedro est très observateur : il a deviné, lui que Buck désirait du feu, aussi le voit on à présent s'avancer vers la bête en boitillant. Il le regarde de ses grands yeux bleus désarmants, un sourire ingénu aux lèvres, et lui tend timidement un briquet à essence - LA CLASSE ! Et ce fut la fin tragique du petit Pedro. Nous retiendrons de lui cette dernière image émouvante, et nous passerons sous silence les ignominies que le Club des Nécrophiles de Bibir city (www.CNB.fr) a fait subir à sa triste dépouille mortelle, déjà en charpie car Buck D., ne résistant pas à un élan de malice enfantine, a joué avec sa chétive proie à mains nues, sans utiliser d'autres armes que ses membres. La partie terminée, Buck rallume son mégot -il avait une autre boîte d'allumettes, pleine, dans sa poche reveolver- et pose son regard bovin sur le Saloon... une expression de bonheur béat apparait sur ses traits ravagés : il vient d'avoir une idée. Il va se désaltérer. Et comme c'est la meilleure - et seule - idée qu'il ait eu depuis le début de la journée, c'est avec entrain et bonne humeur qu'il entreprend de trainer sa carcasse jusqu'au débit de boisson.

23 mars 2007

Intro

Si vous êtes tombé sur ce site, je me demande bien comment et ce que vous êtes en train de chercher, mais vous avez trouvé quelque chose. Quelques notions de CP, un humour étanche, et une bonne couche de débilité sont ce dont vous avez besoin pour lire ce qui suit.

Publicité
Publicité
Alcool au soleil
Publicité
Publicité